Finitude et poissonnaille

La finitude est le caractère de tout ce qui possède une limite sous un certain rapport. La finitude de l’homme, c’est par exemple sa limite par rapport au temps, c’est-à-dire son âge.

La poissonaille est un terme familier pour parler de la famille des poissons les plus courants, mais aussi celle des poissons de rebut souvent rejetés à la mer par des chalutiers surdimensionnés.

En cette période anxiogène où tout est dit et démontré au nom de la seule raison d’état parce qu’au nom de la seule santé, on devrait se répéter en boucle, façon BFM-TV, mais aussi comme je le fais à longueur d’année avec les internes que j’accueille à mon cabinet, qu’il ne sert à rien demander au poissonnier si ses poissons sont goûteux, frais et propres à la consommation parce que sa réponse connue d’avance n’est que l’expression de son propre intérêt personnel. On devrait d’abord faire confiance à ceux qui lui ont appris le métier (formation initiale), à ceux qui l’accompagnent dans son activité (formation continue) et à ceux qui vérifient qu’il respecte bien ce que ces formateurs et accompagnateurs lui ont appris (évaluation). On devrait ensuite faire confiance à notre goût, nos impressions et notre esprit critique. En remplaçant poissonnier par boucher, mécanicien, banquier, ministre ou … médecin, cette règle devrait fonctionner encore.

C’est pourquoi, au lieu de demander à nos ministres ou à leurs conseillers de tout poil si leur avis est bon, en cette période de confiscation généralisée de beaucoup de nos libertés individuelles au nom de la collectivité et de la solidarité, et au lieu de paniquer  sur des  chiffres qui ne sont toujours pas au rendez-vous comme j’en  parlais déjà il  y a  deux semaines, il faut absolument continuer à prendre du recul, et même, tiens, carrément, faire un grand zoom en arrière. Allez, hop ! On y va …

1ère photo NASA de la Terre (1972)…

Nous sommes 7,5 milliards d’individus sur une belle planète bleue qui n’a pas fini de nous supporter au rythme de la croissance de ses populations : il nait tous les ans 166 Millions d’êtres humains et il en meurt un peu plus de 57 Millions !

En cette période covidomorbide, attachons-nous donc aux morts. Tant de morts par an, çà fait combien par jour ? Toujours énormément :

– 157 000 à l’échelle de la planète (Wikipedia 2016),
– 28 000 à l’échelle de la Chine (statista 2017)
– 1660 à l’échelle de la France (Insee 2017)

Dans le détail français, cela fait :
606 000 par an, soit
830 décès par jour de personnes agées de 83 ans et plus dont
415 de plus de 90 ans (Insee 2017)

Bon, là, je fais une pause et je rajoute un ou deux points d’exclamation … !! avant de vous renvoyer à la covidophobie actuelle et le comptage morbide quotidien de Santé Publique France  (en date du 30 03 2020) :

Pour l’instant, il meurt donc tous les mois en France, toute cause de décès confondue, presque 25 000 personnes de plus de 83 ans (830 x 30 jours), soit bien plus que la somme des morts par coronavirus depuis 1 mois dans toute l’Europe ! Rien d’étonnant finalement avec un taux de mortalité de 9,1‰ (91 morts tous les 10 000 habitants) dans un pays de presque 67 millions d’individus.

Notons d’ailleurs que ce taux de mortalité avait déjà beaucoup augmenté ces dix dernières années, passant de 8,5 à 9,1 à cause du phénomène du papyboumconséquence de l’excès de bébé (babyboum) de l’après guerre et de l’augmentation de l’espérance de vie, etc.

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Voici donc au total l’illustration de cette finitude dont je vous parlais en introduction et qui doit en permanence, et surtout durant cette période anxiogène, nous rappeler que nous mourrons peut-être des effets de cet inquiétant covid mais en même temps (comme dirait.. l’autre) de pleins d’autres choses. Et a priori, si on se réfère à ce qui s’est passé chez nos voisins, proches ou lointains, cette épidémie présentée comme catastrophique n’aura probablement pas d’impact très important sur la courbe de mortalité, y compris pour la population française.

Pour une vision encore plus planétaire, parcourez le site de l’OMS qui décompte au jour le jour  par pays le nombre de personnes testées et le nombre de décès : c’est par ici et c’est très instructif (cliquez sur le nom du pays qui vous intéresse et comparez avec son taux réel de mortalité); on y découvre la grande diversité du nombre de malades touchés et la variation étonnante de décès d’un pays à l’autre…

Sans minimiser la gravité potentielle de ce covid de malheur ni nier l’augmentation du nombre de détresses respiratoires conduisant à la mort des plus fragiles d’entre nous, le nombre de décès par rapport au nombre réel de personnes contaminées devrait ainsi approcher les 0,6 % et non les 8 à 10 % calculés quand on ne compte que les cas testés.

Et O,6%, c’est le taux de mortalité d’une grippe saisonnière.

Avec tous ces chiffres, je pourrais m’arrêter là et vous laisser digérer cette finitude qu’inconsciemment vous perceviez peut-être comme moi.

Si vous voulez bien me suivre encore un peu, je vais quand même m’épancher une dernière seconde, non pas sur ma parabole des poissonniers, j’y reviendrais plus tard dans une autre humeur pour m’opposer à celle du parachute du célèbre Pr RAOULT, mais sur celle de la poissonnaille, c’est-à-dire vous, nous, moi, le menu fretin que l’on pousse à fond dans l’émotion d’un catastrophisme sanitaire galopant pendant que les vrais risques seront bien pire encore, parce économiques, sociaux et donc forcément aussi au bout du compte sanitaire.

Le monde au 30 03 2020

 

La diffusion sélective d’informations, volontaire ou non, conduit toujours à interpréter des faits et non les lire. C’est d’ailleurs pour cela que chaque fois qu’on veut nous faire adhérer en masse à un plan de vaccination, on nous ressort régulièrement à toutes les sauces politiques l’histoire raccourcie de la grippe espagnole de 1918 et sa tragédie : la réalité est que quand l’Europe sort exsangue de la première guerre mondiale, une épidémie sévit partout dans le monde et tue par millions ses peuples affamés et économiquement ruinés, jeunes autant que vieux, mais la censure militaire de l’époque se garde bien de le signaler ; seule l’Espagne, non participante à ce premier conflit mondial, s’en émeut et le signale au monde entier qui, par cette diffusion sélective d’information, a laissé croire longtemps que cette grippe était espagnole alors qu’elle était probablement …américaine.

Je vous propose donc de lire ci après le court article de Tom JEFFERSON, éminent épidémiologiste anglais travaillant pour le réseau international de chercheurs indépendants de la Cochrane et actuellement basé sur ROME. Tom JEFFERSON avait déjà été interviewé en 2011 par la commission sénatoriale française à propos de la drôle de crise sanitaire de la grippe aviaire H1N1… Ce qu’il dit, j’ai plus de raison de le croire que n’importe quel autre scientifique soumis aux intérêts de nos gouvernants, et c’est clair, limpide, terrible dans son questionnement final : l’effondrement économique est-il un prix à payer pour arrêter ou retarder ce qui est déjà parmi nous ?

cliquez et lisez-moi !

 

Son tout dernier article scientifique en cours de publication fait d’ailleurs une revue systématique de la Cochrane sur tous les moyens physiques éprouvés pour contenir la contagiosité des maladies respiratoires virales : il ne retrouve finalement qu’une seule étude à propos du confinement pour laquelle il est constaté que le confinement fait doubler le nombre d’infectés…

 

A vos réflexions…

 

Thierry GOURGUES,
Le 30 03 2020